Dix ans de recherche livrent des solutions durables dans le monde entier
Le programme r4d de la Direction du développement et de la coopération et du Fonds national suisse se conclut. Il a soutenu 57 partenariats de recherche entre la Suisse et des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
La recherche peut contribuer à résoudre les problèmes globaux auxquels sont confrontés l’économie, l’environnement et la société. Entre 2012 et 2023, le «Swiss Programme for Research on Global Issues for Development» (programme r4d) de la Direction du développement et de la coopération (DDC) et du Fonds national suisse (FNS) a ainsi financé des partenariats de recherche entre la Suisse et des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Doté d’une enveloppe globale de 97 millions de francs, le programme a non seulement permis d’encourager 57 projets de recherche, mais aussi des projets visant à mettre concrètement en œuvre leurs résultats. Le programme se conclura le 25 avril 2024 à Berne lors d’un événement public (voir encadré).
Le programme était ouvert aux chercheuses et chercheurs de toutes les disciplines. La diversité thématique qui en a résulté constitue de fait l’une des forces du programme. Matériaux de construction durables en fibre de coco, méthodes agroécologiques ou encore réduction de la consommation d’antibiotiques : les projets r4d ont développé des solutions concrètes et les ont mises à la disposition des autorités et des parties prenantes concernées. À travers le programme r4d, la science a contribué de manière notable à l’atteinte des objectifs de développement durable de l’ONU et de l’Agenda 2030.
Construire avec de la fibre de coco et améliorer la formation professionnelle
Dans le cadre de l’un de ces projets r4d, la Haute école spécialisée bernoise (HESB) a développé avec des scientifiques et des partenaires de mise en œuvre établis aux Philippines une plaque de fibres de coco qui peut être utilisée aussi bien dans l’aménagement intérieur que pour la fabrication de meubles. Aux Philippines, près de 5 millions de tonnes de fibres de coco sont produites chaque année sous forme de résidus de récolte. Le projet exploite ce potentiel pour produire sur place un matériau de construction bon marché destiné à une utilisation locale. Née de ce projet innovant, la startup suisse NaturLoop travaille actuellement à la mise sur le marché de ces «Cocoboards».
Dans les pays du Sud, la formation professionnelle constitue un facteur essentiel lorsqu’il s’agit d’améliorer la situation des jeunes sur le marché du travail. Un projet de l’ETH Zurich s’est consacré à cette thématique. En collaboration avec des partenaires locaux, les chercheuses et chercheurs ont étudié comment la formation professionnelle est organisée au Bénin, au Costa Rica, au Chili et au Népal, et comment les conditions-cadre pourraient être améliorées sur le plan institutionnel. Lors d’un atelier international organisé en Suisse, les résultats de la recherche ont été présentés à des décideurs et de nouvelles solutions locales ont été développées. Dans la foulée, de nouveaux cursus ont été mis en place à l’Université de Katmandou au Népal et à l’Université publique du Costa Rica.
Un programme en avance sur son temps
Selon une évaluation externe réalisée par le consultant BSS, l’approche transformative caractérisant le programme r4d était avant-gardiste. Les recherches de ce type ont pour objectif d’élaborer des solutions concrètes et durables et elles ont permis de tester différents éléments qui ont ensuite été introduits dans d’autres programmes internationaux. Le programme r4d a par là même également contribué à jeter les bases du programme SOR4D (Solution-Oriented Research for Development), un nouveau programme financé conjointement par la DDC et le FNS.
« L’évaluation externe du programme r4d a montré que nous pouvions encore améliorer certains éléments », précise Pierre Willa, chef du secteur Recherche thématique du FNS. « Nous nous réjouissons d’autant plus que son successeur, le programme SOR4D, ait déjà remédié à nombre de ces points. » Pour que les résultats de recherche s’avèrent encore plus pertinents et puissent exercer un réel effet sur le plan local, il est essentiel d’impliquer les acteurs locaux concernés, approche que poursuit le programme SOR4D.
Le programme r4d a permis à de nombreux partenariats de recherche de voir le jour entre des scientifiques de Suisse et du Sud. Ces importants réseaux se prolongeront grâce au programme SOR4D. Comme l’ajoute Odile Robert, cheffe de la section Analyse et recherche de la DDC : « Le programme r4d était un programme innovant et il a apporté de nombreuses nouvelles connaissances. Il a démontré que la recherche transformative fonctionnait et apporté une excellence scientifique dont les enseignements ont pu être exploités par la DDC dans sa pratique de terrain. »
Odile Robert, cheffe de la section Analyse et recherche de la DDC
« Solutions innovantes et mise en réseau globale »
Qu’est-ce qui rend le programme r4d si particulier ?
Comme l’a montré l’évaluation externe, le programme r4d a été à la fois très novateur et très efficace. Des solutions innovantes ont été développées afin de lutter contre la pauvreté. Un autre de ses aspects significatifs est qu’il a permis de mettre en réseau différentes parties prenantes et d’encourager des partenariats de recherche entre le Nord et le Sud.
Comment la collaboration entre le FNS et la DDC s’est-elle déroulée ?
Le FNS et la DDC œuvrent ensemble depuis plus de trente ans dans le domaine du développement et de la coopération internationale. Les deux institutions se complètent de manière idéale dans leurs compétences, ce qui a contribué au succès rencontré par le programme r4d. Nous sommes très heureux que ce partenariat se poursuivre à travers de nouveaux programmes tels que le SOR4D.
Pourquoi est-il important pour la Suisse de financer des projets de recherche en Afrique, en Asie et en Amérique latine ?
Les programmes comme le programme r4d encourage les collaborations sur le plan international. Cela contribue à une mise en réseau globale des chercheuses et chercheurs suisses. Les projets r4d ont encouragé des partenariats de recherche qui réunissaient à parts égales des scientifiques de Suisse et du Sud. En permettant que des compétences et des solutions soient développées localement, ils ont contribué à l’atteinte des objectifs de l’Agenda 2030 de l’ONU.
Événement de clôture le 25 avril à Berne
« Recherche pour le développement – solutions pour la durabilité »
Le programme r4d se conclura par une manifestation publique organisée par la DDC et le FNS, sous la forme d’un podium de discussion sur le thème « Research for development : solutions for sustainability ». Les partenariats de recherche entre la Suisse et le Sud seront évoqués à cette occasion et il sera discuté de l’importance qu’ils revêtent pour atteindre les objectifs globaux de durabilité et renforcer la place scientifique suisse.
Intervenant·es :
- Jean-Luc Bernasconi (membre de la direction, chef de la division Fondements et qualité, DDC)
- Sabin Bieri (co-directrice, Centre for Development and Environment (CDE), Université de Berne)
- Jacques Ducrest (chef de la division Relations internationales, SEFRI)
- Matthias Egger (président du Conseil national de la recherche, FNS)
- Smita Premchander (Sampark, Inde, membre du panel d’évaluation SOR4D)
Cet événement aura lieu de 17h à 18h30 à la Welle 7 à la gare de Berne et sera suivi d’un apéritif. Les discussions se tiendront en anglais et la participation se fait sur inscription.