Une enveloppe de 266 millions de francs pour des projets de recherche innovants
Soulager le mal de dos, réduire la taille des robots et faire avancer les connaissances sur l’univers. Pour la seconde fois en 2022, le FNS octroie des subsides dans l’encouragement de projets et finance 392 travaux de scientifiques éminents.
Très fréquent, le mal de dos touche un grand nombre de personnes. Selon une enquête représentative réalisée en 2020 par la Ligue suisse contre le rhumatisme, près de deux tiers de la population suisse souffre de maux de dos plusieurs fois par an. C’est une véritable épreuve pour les personnes concernées qui, dans certains cas, peuvent avoir besoin d’un arrêt de travail. Ce problème de santé publique devient alors un enjeu économique à l’échelle nationale. Les zones concernées se situent notamment au niveau des lombaires. Sibylle Grad du centre de recherche de la fondation médicale AO à Davos et Olivier Guillaume de l’Université technique de Vienne cherchent à soulager les lombalgies chroniques qui sont si répandues en développant une approche interdisciplinaire résolument innovante. Si celle-ci se révèle concluante, elle pourrait être appliquée également pour soigner d’autres discopathies. Forts du soutien du FNS, les deux scientifiques peuvent à présent poursuivre leur recherche pionnière : leur projet, qui relève des sciences de la vie, compte parmi les 392 nouveaux travaux financés dans le cadre de l’encouragement de projets.
Sélection parmi plus d’un millier de requêtes
Le FNS octroie deux fois par an des subsides dans cet instrument et y consacre pratiquement la moitié de son budget. Parmi les requérant·es, l’on compte des chercheuses et chercheurs expérimentés actifs dans une haute école ou dans une autre institution scientifique de Suisse. Le FNS alloue cette fois-ci une enveloppe de 266 millions de francs aux projets sélectionnés parmi les 1013 requêtes soumises. Les projets encouragés se répartissent comme suit : 38% sont consacrés aux sciences de la vie, 35% aux mathématiques, sciences naturelles et ingénierie et 27% aux sciences humaines et sociales. 12% des responsables de projet ont moins de 40 ans, 54% moins de 50 ans. La plupart des chercheuses et chercheurs (58%) travaillent dans des universités. Un quart d’entre eux exercent dans le domaine des EPF,13% dans des hautes écoles spécialisées ou dans des hautes écoles pédagogiques et 4% dans d’autres institutions.
Part des femmes en légère baisse
Parmi les scientifiques encouragés, la part de femmes s’élève à presque 28%, ce qui représente une légère baisse par rapport à la dernière attribution (31%). Quelque 38,5% des chercheuses ayant soumis une requête ont obtenu un subside, un taux de réussite pour ainsi dire équivalent à celui de leurs homologues masculins. Tandis que la part de femmes encouragées a progressé de 5 points par rapport à la dernière attribution pour s’élever à 44% dans les sciences humaines et sociales, celle-ci passe de 22 à 14% dans les mathématiques, les sciences naturelles et l’ingénierie et de 32 à 28% dans les sciences de la vie.
Autres exemples de projets encouragés
Mathématiques, sciences naturelles et ingénierie
- Salvador Pané Vidal et Xiangzhong Chen de l’ETH Zurich étudient les propriétés mécaniques atypiques des couches minces ferroélectriques à l’échelle nanométrique. Leurs résultats devraient ouvrir la voie au développement de capteurs haute performance, de dispositifs de stockage, de systèmes micro- et nanoélectriques et de petits robots.
- Corinne Charbonnel de l'Université de Genève consacre ses recherches à l'énigme de l’abondance de lithium dans les étoiles naines de faible masse. Son objectif : élucider les questions ouvertes de la physique stellaire, de l'archéologie galactique et de l'évolution chimique de l'univers.
Sciences humaines et sociales
- Quel a été l’impact du placement en institution de jeunes enfants à la fin des années 1950 sur leur vie ? Les placements ont-ils aussi entraîné des répercussions sur la génération suivante ? Patricia Lannen de l’Institut pour l’enfance Marie Meierhofer (MMI) de l’Université de Zurich étudie ces questions.
- Laurent Fresard de l’Université de la Suisse italienne examine la corrélation entre les investissements durables et les informations correspondantes des marchés financiers ainsi que la manière dont ces informations influencent les décisions des entreprises.
Sciences de la vie
- Jakob Brodersen de l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau (Eawag) et Nicolaj Krog Larsen de l’Université de Copenhague s’intéressent à des questions urgentes concernant la menace qui pèse sur la diversité des espèces. À partir de données géologiques et biologiques recueillies dans plusieurs lacs, ils analysent les facteurs qui influencent la diversité.