De nouveaux pôles de recherche nationaux pour renforcer la recherche de pointe

Le 16 décembre, le conseiller fédéral Guy Parmelin a annoncé le lancement par la Confédération de six pôles de recherche nationaux (PRN) comptant au nombre des instruments d’encouragement du FNS.

​​À travers les PRN, la Confédération soutient depuis 2001 la recherche fondamentale de haute qualité, exercée en réseau et dont l’action s’inscrit dans le long terme. Elle encourage en priorité les approches interdisciplinaires mais aussi les thématiques innovantes au sein des disciplines. Les six nouveaux pôles qui constituent la 5e série de PRN seront lancés en 2020. Ils viennent durablement renforcer la recherche et l’innovation dans des secteurs stratégiques tels que l’automation, la résistance aux antibiotiques ou la technologie quantique. Les universités de Bâle, Genève, Lausanne et Zurich, l’EPFL et l’ETH Zurich font office d’institutions hôtes. De nombreuses hautes écoles et instituts, également à l’étranger, participent aussi à ces pôles.

Les six PRN de la 5e série​

  • PRN « AntiResist » : recherche et développement de nouvelles solutions pour combattre les bactéries résistantes aux antibiotiques

    Prof. Christoph Dehio, Université de Bâle

    Contribution fédérale 2020-2023 : 17 millions de CHF/li>
  • PRN « Dependable Ubiquitous Automation » : amélioration de la fiabilité et de la souplesse des systèmes intelligents, par exemple dans les secteurs de la gestion de l’énergie, de la mobilité et de la fabrication industrielle

    Prof. John Lygeros et Prof. Gabriela Hug, ETH Zurich

    Contribution fédérale 2020-2023 : 15,7 millions de CHF
  • PRN « Evolving Language » : étude de l’évolution du langage. Utilisation des résultats de la recherche, par exemple en médecine ou dans le domaine de la reconnaissance vocale (intelligence artificielle)

    Prof. Balthasar Bickel, Université de Zurich, et Prof. Anne-Lise Giraud, Université de Genève

    Contribution fédérale 2020-2023 : 17 millions de CHF
  • PRN « Microbiomes » : analyse des interactions entre micro-organismes et de leurs effets au sein de différents systèmes (humain, animal, végétal et environnemental) – Applications possibles dans les domaines de la médecine, de l’environnement et de l’alimentation

    Prof. Jan Roelof van der Meer, Université de Lausanne, et Prof. Julia Vorholt, ETH Zurich

    Contribution fédérale 2020-2023 : 16,1 millions de CHF
  • PRN « SPIN » : développement de qubits à base de silicium, plus petits, plus rapides et plus évolutifs pour de nouvelles avancées dans les technologies de traitement de l’information

    Prof. Richard Warburton, Universität Basel

    Contribution fédérale 2020-2023 : 17 millions de CHF
  • PRN « Suchcat » : création de bases scientifiques visant à rendre les procédés et les produits chimiques, mais aussi l’industrie chimique dans son ensemble, plus durables, plus économes en ressources et neutres en matière d’émissions de CO2 (chimie durable)

    Prof. Javier Pérez-Ramírez, ETH Zurich, et Prof. Jérôme Waser, EPFL

    Contribution fédérale 2020-2023 : 17 millions de CHF

Une contribution fédérale de 100 millions de francs

« La grande variété thématique des nouveaux PRN illustre bien le fort potentiel dont disposent les hautes écoles suisses en matière de recherche de pointe et d’innovation », a indiqué le conseiller fédéral Guy Parmelin, chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR), lors de la conférence de presse qui s’est tenue à Berne. Et d’ajouter : « En tant que ministre de la recherche, je ne peux que me réjouir de cet état de fait. »

Dans la première phase opératoire 2020-2023, la Confédération investira 100 millions de francs dans les pôles de recherche. Les universités et l’économie y contribueront également financièrement. Les PRN ont une durée maximale de douze ans.

Examen approfondi des différentes propositions

Le FNS, qui avait lancé en 2017 une mise au concours pour la 5e série des pôles de recherche nationaux, a reçu plus d’une cinquantaine de propositions. Au cours d’une procédure en deux étapes, le FNS a soumis tous les projets à un examen scientifique approfondi. « Les spécialistes du monde entier et les membres de nos organes d’évaluation ont été unanimement impressionnés par la qualité des requêtes déposées », commente Matthias Egger, président du Conseil national de la recherche.

En août 2019, le FNS a remis à la Confédération une sélection finale de onze requêtes, lesquelles répondaient en tous points aux critères définis pour les PRN. Le DEFR a décidé le lancement de six nouveaux PRN après que le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) a vérifié que les projets s'intégraient dans les priorités fixées par la politique de recherche et des hautes écoles. Tous se qualifient également par leur potentiel en matière de numérisation dans les domaines de la science, de l’économie et de la société. Le choix opéré par le DEFR obéit ainsi parfaitement aux principes de son « Plan d’action Numérisation ».

Un véritable succès

À compter de 2020, 22 pôles de recherche nationaux seront en cours de validité (projets de la troisième à la cinquième série). Les 8 PRN de la troisième série seront officiellement clos en 2022/2023, date d’échéance maximale.

Le FNS contrôle régulièrement l’avancée des différents PRN avec le concours d’expert-e-s internationaux. L’impact à long terme des pôles de recherche a été évalué de manière positive. Les PRN permettent en effet d’aboutir à de nouvelles découvertes et œuvrent au renouvellement durable des infrastructures de recherche au sein des hautes écoles. Ils permettent également d’améliorer la répartition du travail et une meilleure coordination entre les institutions de recherche. Ils favorisent en outre la promotion de la relève et l’égalité des sexes et font avancer le transfert de savoir et de technologie.

« Aujourd’hui, nous entendons poursuivre sur la voie de la réussite », a annoncé le conseiller fédéral Guy Parmelin. « Les découvertes issues des PRN servent intégralement l’économie et la société. »

​Les multiples effets des PRN

La démarche adoptée dans tous les PRN est celle d’une recherche d’excellence, comme en témoigne le Pôle de recherche national « PlanetS », dans lequel sont impliqués Michel Mayor et Didier Queloz, tous deux prix Nobel de physique 2019. Le PRN « Synapsy » pose quant à lui de tout nouveaux jalons en associant neurobiologie et psychiatrie. Le PRN « Fabrication numérique » pratique une recherche pionnière qui ambitionne de révolutionner l’architecture et la construction de demain.

Régulièrement, les PRN permettent à de nouvelles infrastructures de recherche de voir le jour. Ainsi par exemple, le PRN « Climat » a eu pour effet la création du désormais très renommé centre Oeschger pour la recherche sur le changement climatique de l’Université de Berne. Le PRN « Démocratie » a quant à lui donné naissance au Centre pour la démocratie à Aarau.

Autre réussite : les résultats scientifiques générés par les PRN bénéficient à l’économie et à la société tout entière. En 2019, la jeune entreprise technologique Flyability, directement issue du PRN « Robotique », a reçu le prix de la start-up la plus prometteuse de Suisse. Ce même PRN a permis à trois autres jeunes pousses de se classer dans la liste des 100 meilleures start-ups. De son côté, l’entreprise spin-off Cellestia, renommée dans le secteur de la recherche sur le cancer, a pu voir le jour grâce au PRN « Biologie chimique ».​

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