Le FNS et ses partenaires FRI refusent des coupes de plus de 460 millions par an

Le 29 janvier 2025, le Conseil fédéral a ouvert la procédure de consultation concernant le programme d’allègement budgétaire 2027. Ce projet prévoit que des mesures d’économie de plus de 460 millions de francs par an soient mises œuvre en 2027 et 2028 dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation (FRI). Elles affecteront non seulement la formation professionnelle, mais aussi toutes les hautes écoles ainsi que les institutions dédiées à l’encouragement de la recherche et de l’innovation.

Lors d’une conférence de presse commune, le FNS, swissuniversities, le Conseil des EPF, Innosuisse et les Académies suisses des sciences (institutions du domaine FRI) se sont prononcées contre les coupes budgétaires prévues. S’appuyant sur la contribution essentielle et avérée que le domaine FRI apporte au bien-être et à la sécurité de la Suisse, elles arguent que les mesures d’économie proposées auraient des conséquences dramatiques pour l’économie et la société suisses.

La situation géopolitique actuelle est difficile. La force d’innovation est d’ores et déjà sur le déclin en Europe et ce phénomène est également perceptible en Suisse. Sa compétitivité repose avant tout sur l’intelligence artificielle, la technologie quantique et la numérisation tandis qu’elle doit parallèlement faire face aux enjeux que constituent le changement climatique, l’approvisionnement en énergie et les évolutions démographiques. Pour répondre à ces défis, il est essentiel que la Suisse devienne encore plus innovante, ce qui nécessite des investissements suffisants dans le domaine FRI et, en particulier, dans la recherche.

Le FNS amputé de 400 millions de francs

En ce qui concerne le FNS, le Conseil fédéral prévoit de réduire sa contribution de près de 10% en 2027 et 2028, voire dès 2026. Contrairement à ce qui est le cas pour d’autres mesures d’économie, réduire le budget du FNS n’exige l’adoption d’aucun amendement législatif.

Les 400 millions de francs qui seraient retirés au FNS durant les exercices 2026 à 2028 représenteraient un recul historique pour la science suisse.

Une force d’innovation supérieure à la moyenne mise en péril

Le FNS encourage principalement la recherche fondamentale. Celle-ci est cruciale pour l’économie dans la mesure où elle constitue la clé de voûte sur laquelle s’appuient innovations et progrès technologiques. Les fonds que le FNS reçoit de la Confédération sont alloués aux meilleures chercheuses et chercheurs de toute la Suisse. Grâce à la compétitivité équitable à laquelle il incite, le FNS contribue considérablement à la qualité élevée de la recherche suisse.

Par manque de moyens, le FNS se voit déjà contraint de rejeter de nombreuses idées de recherche novatrices. Si les allègements prévus entraient en vigueur, il devrait refuser 700 excellents projets supplémentaires dont les résultats feraient défaut à l’économie, à la société et à l’administration.

La force d’innovation supérieure à la moyenne qui distingue l’économie suisse dans le monde entier serait mise en péril et les créations de startups reculeraient tout comme le nombre d’emplois. L’amoindrissement des recettes fiscales qui s’ensuivrait viendrait à moyen terme exacerber les difficultés auxquelles le budget de la Confédération est déjà confronté.

Moins de personnel hautement qualifié

Si le FNS devait soutenir encore moins de projets de recherche, ce sont surtout les chercheuses et chercheurs qui constituent la relève de demain qui en souffriraient. Au sein des hautes écoles et d’autres institutions cantonales, près de 2000 postes ne pourraient plus être encouragés par le FNS et il ne pourrait plus contribuer à la formation du personnel hautement qualifié qui est si urgemment requis. Pour la première fois dans son histoire, le FNS devrait envisager de réduire les subsides alloués aux projets de recherche en cours et suspendre pendant des années des formats d’encouragement couronnés de succès.